Ce jour là, 20 août 2006, l'annonce des résultats du premier tour de l'élection présidentielle en RDC s'est fait sous des très vives tensions. A 23h, l'abbé Malu Malu (président de la Commission Electorale Indépendante - CEI) est conduit à la RTNC par un blindé des Nations Unies, pour annoncer les résultats du premier tour. Joseph Kabila obtint 44,81 % des voix, pendant que son principal challenger, Jean-Pierre Bemba, obtint 20,03%.
Juste après l'élection présidentielle et les législatives du 30 juillet 2006, les équipes de la CEI s'étaient mises dans un laborieux décompte des voix qui avait duré une vingtaine de jours. Et ce jour 20 août, c'est à 20h que la CEI envisagera initialement d'annoncer les résultats, mais les choses ne se passeront pas comme prévu.
D'abord, vers 18h30, dans les environs du siège du MLC de Jean-Pierre Bemba, des coups de feu vont se faire entendre. Puis, une trentaine de minutes après, à la paroisse Sainte-Anne (centre de presse de la CEI), lorsque Malu Malu s'apprête à annoncer les résultats, des coups de feu se feront également entendre. Au même moment, la chaîne de télévision de Jean-Pierre Bemba sera attaquée, avant que la police et des éléments du GSSP (Groupe Spécial de la Sécurité Présidentielle) ne se déploient dans toute la ville. La situation restera confuse jusqu'autour de 21h, lorsque finalement 13 blindés de la MONUC (Nations Unies) sont déployés devant le siège de la CEI.
Finalement, vers 22h30, après une longue attente, l'abbé Malu Malu, vêtu d'un gilet pare-balles, sortira du bâtiment de la CEI et s'engouffrera dans un des 13 blindés de la MONUC. Le convoi prendra le chemin de la radio nationale (RTNC), essuyant des tirs sur son passage (tirés certainement par les hommes de JP Bemba). A la RTNC, Malu Malu annoncera les résultats : 70.54% de taux de participation, 44.81% des voix exprimées en faveur du Président Joseph Kabila, 20.03% en faveur de son rival, Jean-Pierre Bemba. En 3è et 4è position, respectivement Antoine Gizenga (13,6% des voix) et Nzanga Mobutu (4,77% des voix).
Les résultats furent contestés par beaucoup de kinois. Le camp de Joseph Kabila accusa alors Jean-Pierre Bemba de provocations multiples, notamment de propos incendiaires diffusés sur sa chaîne de télévision, et même d’une tentative de coup de force. Le camp de Joseph Kabila disait que Jean-Pierre Bemba avait fait venir de l’extérieur de la capitale des troupes en renfort de celles qu’il y entretenait, et représentait désormais une "menace" qui ne pouvait être ignorée.
La date du second tour fut fixée au 29 octobre 2006. Le bilan des affrontements qui avaient eu dans la ville en cette journée du 20 août 2006 faisait état 5 morts et 10 blessés.
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